Pour fêter les 10 ans du Chef Jean-Denis RIEUBLAND, toute son équipe a revisité les plats emblématiques du chef. Nous sommes allés à sa rencontre afin qu’il nous présente son parcours.
En fait, en 2007, Jean-Denis RIEUBLAND, est reconnu comme Meilleur Ouvrier de France dans la section cuisine gastronomie, après un âpre concours entre professionnels. C’est la récompense ultime de la reconnaissance de l’excellence octroyée avec parcimonie par les pairs. Ces MOF, comme on les appelle, ont le privilège de porter une veste avec un col arborant le liseré bleu, blanc, rouge.
Cette année-là, ils ne sont que sept à gravir cet échelon suprême, dont un seul pour la région PACA, Jean-Denis RIEUBLAND du Domaine de Terre-Blanche à Tourrettes, dans le var.
Le hasard n’est jamais fortuit, car à la remise des diplômes, NICOLE SPITZ, la directrice du NEGRESCO, est au premier rang en tant que créatrice de la section MOF gouvernant(e). Justement, elle cherche un nouveau chef et rapidement le courant passe bien entre Madame SPITZ et Jean-Denis RIEUBLAND qui arrive premier après une sélection internationale.
Quel parcours se remémore, Jean Denis. Il était élève du fameux Lycée Hôtelier situé rue de France à Nice, dont la réputation avait dépassé les limites de nos frontières. Dès la sortie, il fait ses premières armes dans des restaurants prestigieux : L’EDEN ROC, le BYBLOS à Courchevel, le ROYAL à la Napoule. Puis, curieusement, il effectue son service militaire dans les transports. Son obligation accomplie, il revient vite vers les tables prestigieuses de France. À Cannes, le CARLTON, à Paris, la TOUR D’ARGENT et le LAPEROUSE, à Lyon, la VILLA FLORENTINE, puis en région Provence Alpes Côte d’Azur, le MIRAMAR BEACH en tant que second, le PALM BEACH. Il participe à l’ouverture du MAS CANDILLE puis de TERRE BLANCHE où il restera quatre ans avant de devenir MOF en 2007. Pour Jean Denis RIEUBLAND, c’est avec fierté qu’il arbore le signe distinctif de cette reconnaissance par ses pairs, mais ce n’est pas une fin en soi, c’est le début d’un autre savoir-vivre.
En 2007, il devient le chef des deux restaurants du NEGRESCO, la ROTONDE et le fameux CHANTECLERC. Dès 2008, il confirme sa première étoile, il crée une équipe, et son objectif, faire revenir la clientèle et surtout la fidéliser. En 2011, Pierre BORD, qui succède à Nicole SPITZ, insuffle un dynamisme contagieux si bien, qu’en 2012, le chef obtient sa DEUXIÈME ÉTOILE.
Pierre BORD nous confie, une étoile c’est plus de 20% de chiffre d’affaire en plus.
À ce sujet, nous souhaitons connaître le sentiment du chef sur la demande de Sébastien BRAS (3 étoiles à LAGUIOLE, au guide Michelin) de ne plus figurer dans l’édition 2018. Jean-Denis RIEUBLAND, nous précise : c’est un choix personnel et d’autres chefs suivront. Cette décision est sûrement motivée par le fait de vouloir s’exprimer plus librement, sans avoir les contraintes inhérentes aux exigences des étoiles et surtout, ne plus avoir une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête. Jean-Denis RIEUBLAND peut comprendre ce choix, mais c’est une voie qu’il ne prendrait pas.
À ce propos, il tire son chapeau à ceux qui se lancent dans l’aventure de l’ouverture d’un restaurant, car aujourd’hui, il faut conjuguer les trois piliers de la tenue d’un restaurant :
En premier lieu : être gestionnaire avec la rigueur indispensable à la rentabilité de l’opération.
Ensuite, être un manager de l’humain, car cet aspect est primordial pour la réussite de l’équipe.
Pour finir, exercer ses talents de cuisinier et mettre en œuvre la créativité nécessaire à l’attractivité et la fidélisation de la clientèle.
En conclusion, il est indispensable d’être passionné ou alors ne pas s’engager.
Que pense le chef de ces nouvelles tendances, bio, végan, végétariennes, sans gluten ? Si on le lui demande, il s’adaptera, mais pour lui, pas de proposition ni à la carte ni au menu. C’est le bon produit et le goût qui sont les ingrédients du succès. Il aime mieux l’agriculture raisonnée plutôt que le bio des antipodes, et surtout le respect des saisons. Sa préférence irait pour l’automne, les champignons et le gibier. Le chef demeure un défenseur de la cuisine française et ne cède pas aux tentations des autres tendances actuelles. Sa méthode consiste toujours à travailler le bon produit. Pour l’anecdote, il a tenu tête à la célèbre Madame AUGIER, la « patronne » de l’hôtel, qui voulait lui faire supprimer le foie gras de la carte !
Sa recette préférée : Langoustines rôties aux piments d’Espelette, cromesquis de tête de veau, pour le mélange terre mer et le clin d’œil à la cuisine traditionnelle avec la tête de veau.
Et si vous invitiez le chef, vous lui feriez plaisir en préparant un navarin d’agneau aux petits légumes et le tout arrosé d’un bon vin rouge côte-rôtie, l’un des crus les plus prestigieux du vignoble de la vallée du Rhône.
En 2011, il est très touché par l’obtention de la récompense : trophée du meilleur restaurant gastronomique de France plébiscité par ses clients. Mais aujourd’hui, un autre rêve le motive.
La tête dans les étoiles :
Nous lui avons posé la question : dans 10 ans fêterez-vous les 20 ans au NEGRESCO ? Un long silence, puis un petit sourire, et sa réponse « il faut durer et perdurer avec comme l’objectif, la troisième étoile, si l’on m’en donne les moyens ». Nous sommes persuadés que tout sera mis à sa disposition pour réaliser cet objectif.
Voici les tables de prédilections fréquentées par Jean Denis RIEUBLAND. À Paris : Le GABRIEL, L’AMBROISIE, à Cannes, le COSI et enfin, à Nice, Le ROLANCY’S.
Notre bon plan : une formule originale pour découvrir le fameux CHANTECLERC. Les échappées belles du mardi et du mercredi à partir de 19 heures, jusqu’au 8 décembre 2017, un menu réglé = un menu offert (hors boisson), soit 180 € pour deux personnes.
Exclusivement sur réservation : tel – 04 93 16 64 10 mail : chantecler@lenegresco.com
Renseignements sur les restaurants du Negresco : http://www.hotel-negresco-nice.com/les-restaurants
Bonne dégustation.
PRO Paul Raymonde Obadia Octobre 2017.