CANCER, DÉCOUVERTES, DECOUVERTE, SANTE

Étude sur une réussite exceptionnelle dans le traitement du cancer

Nous abordons la saison 3 de notre saga consacrée au résultat d’une innovation importante dans la prise en charge du cancer du rectum.
Lors de la saison 1 nous avions évoqué l’utilisation de la radiothérapie de contact (la technique Papillon) lors du traitement à grande vitesse du cancer du sein (pour lire ou relire l’article, cliquez ICI).
Au cours de la saison 2 nous avons détaillé la méthodologie impérative en matière d’essai randomisé pour la validation de la recherche clinique (pour lire ou relire l’article, cliquez ICI).
Nous sommes arrivés au bout de la phase 3 qui a été couronnée de succès et qui va être diffusée à l’échelon mondial de la communauté scientifique. Nous sommes heureux de vous faire partager les résultats de cette étude dès sa publication internationale.

Tout a commencé avec le Professeur Jean-Pierre GÉRARD

Professeur Gérard onco-radiothérapeute

Onco-radiothérapeute de réputation mondiale, Jean-Pierre GÉRARD publie le résultat de ses activités de recherche de cancérologue clinicien dans le domaine des cancers du rectum. Il pilote l’essai randomisé européen O.P.E.R.A : ORGAN (Organe) PRESERVATION (Sauvegarde) EARLY (Tumeur précoce) RECTAL (Rectum) ADENOCARCINOMA : (Adénocarcinome ; un adénocarcinome est une tumeur maligne du rectum).

En juin 2022, il présente les résultats de cet essai au congrès mondial du cancer de Chicago ASCO. Il est également impliqué avec l’appareil Papillon+® pour la radiothérapie per opératoire des cancers du sein.
2001-2009, Directeur Général du Centre Antoine-Lacassagne à NICE
1999, Président de la Société Européenne de Cancérologie – Radiothérapie ESTRO.
1994, Doyen de la Faculté de Médecine de Lyon Sud.
1979, Nommé Professeur de Cancérologie-Radiothérapie à l’Université de Lyon.

Une équipe

Un ensemble de chercheurs européens ont participé à cette étude Jean-Pierre Gerard : Centre A Lacassagne- Nice- Université Côte d’Azur, Nicolas Barbet : Centre Bayard -Lyon-Villeurbanne, Renaud Schiappa : Centre A Lacassagne- Nice- Université Côte d’Azur, Nicolas Magné : IC Loire-Saint-Etienne, Isabelle Martel : Centre L Bérard- Lyon, Laurent Mineur : Institut Sainte Catherine- Avignon. Mélanie Deberne : CHU Lyon Sud Thomas Zilly : HUEG- Genève (CH) Amandeep Dhadda : Queen’s Centre for Oncology, Hull (GB) Arthur Sun Myint :  Clattebridge Cancer Centre, Liverpool (GB).

Une pensée particulière pour le Professeur Jean Papillon qui, dès 1960, a été le premier à guérir une importante série de cancers précoces du rectum en utilisant uniquement les rayons X de contact. Ainsi fut nommée la « Technique Papillon ».
Un remerciement au Professeur Angelita Habr-Gama, grande dame de la chirurgie au Brésil, qui osa délivrer un message : est-il possible de ne pas opérer un cancer du bas rectum ? Ne réaliser qu’une radiochimiothérapie et attendre… Attendre que le temps passe pour que la tumeur fonde.

Actuellement, tous ces chercheurs ont utilisé la radiothérapie de contact 50kv avec l’appareil PAPILLON 50® et ses applicateurs pour les cancers du rectum.

PAPILLON 50® et ses applicateurs pour la radiothérapie de contact pour les cancers du rectum

Leur challenge : traiter le cancer du rectum tout en préservant l’organe grâce à la radiothérapie de contact

Patients éligibles pour l'essai randomisé
Répartition des patients par randomisations

Les résultats

Entre juin 2015 et juin 2020, 141 patients sont analysés. Le critère d’évaluation principal était la conservation d’organes sur 3 ans. Les résultats sont édifiants.

Résultats globaux de l’étude sur le traitement des cancers du rectum par radiothérapie de contact
Résultats pour une tumeur de moins de 3 cm de l’étude sur le traitement des cancers du rectum par radiothérapie de contact

On constate que la radiothérapie de contact associée à une radiochimiothérapie néo adjuvante pour les cancers du rectum de type T2-T3 < 5 cm augmente très significativement le taux de réponse clinique complète (64 % contre 92 %). Il est de même pour le taux de préservation du rectum à 3 ans notamment pour T < 3 cm (63 % contre 97 %). Il n’y a pas de différence de toxicité (effets néfastes) entre les deux groupes. Une bonne fonction intestinale est préservée chez 80 % des patients sans différence dans les deux groupes. La préservation des organes est une nouvelle frontière prometteuse dans la prise en charge du cancer du rectum et doit être planifiée en utilisant des doses de radiothérapie de contact. Elle doit être proposée aux patients souhaitant éviter une chirurgie radicale, notamment en cas de tumeur de taille inférieure à 3 cm.
Donc une conclusion s’impose : le dépistage précoce est la seule voie qui permet la constatation d’une anomalie, qui, si elle est détectée à temps, empêchera bien des désagréments.

Un grand merci au Professeur Gérard, pour son aide efficace et indispensable à la rédaction de ces trois saisons, qui ont un dénouement heureux, en attendant la suite qui sera réservée par les spécialistes en la matière.

PRO PAUL ET RAYDO OBADIA

Paul et Raydo Obadia Juin 2022
Illustrations : Professeur Gérard, PRO Paul et Raydo Obadia

Adresse utile : Centre Antoine Lacassagne
33 Avenue de Valombrose
06189 Nice Cedex 2
mail : jean-pierre.gerard@nice.unicancer.fr

Si ce n’est pas déjà fait, merci de confirmer votre abonnement à titre gracieux: https://app.mailjet.com/widget/iframe/3pMU/bQu

CANCER, MEDECINE, SANTE

Mieux comprendre l’essai clinique du traitement d’un cancer

Dans la saison 1 (Cancer du sein : un nouveau traitement en une journée!), nous avions exposé l’usage de l’appareil Papillon +® dans le cadre de cette nouvelle thérapeutique (cliquer ici pour lire l’article). Nous avions également évoqué l’essai randomisé européen OPERA dans l’utilisation des radiothérapies internes et externes pour le traitement du cancer du rectum.

Dans la saison 2, nous allons éclairer le lecteur sur une compréhension simplifiée d’un essai clinique randomisé, puis nous donnerons des illustrations concrètes avec l’essai OPERA.

Essai clinique randomisé.

Les progrès de la médecine ont toujours été l’objectif des chercheurs. Cependant, il ne suffit pas de découvrir un nouveau médicament ou un nouvel appareil ou d’affirmer qu’un traitement est plus efficace qu’un autre, reste à le prouver.

Le processus en la matière est de confronter un traitement habituel (standard) par rapport à un procédé innovateur.  Cela revient à comparer les résultats entre des malades identiques et donc, éliminer les critères subjectifs qui sont sources de biais d’interprétations (différence d’âge, de poids, de taille ou de vitesse de croissance des tumeurs dans le cas des cancers).

Cela conduit à créer expérimentalement deux groupes de malades rigoureusement comparables. Cette méthode s’appelle la randomisation ou étude de phase III.

1 – Définition :

Le mot randomisé est utilisé pour désigner un tirage au sort du traitement des patients sélectionnés avec leur accord qui acceptent de participer à l’étude.  Cette randomisation, ou phase III, est précédée de deux phases, la phase I que l’on peut résumer par la tolérance d’un nouveau traitement et la phase II pour tester une efficacité potentielle.

Ce processus est d’actualité dans la découverte du médicament miracle qui guérira le covid-19. On assiste à une course effrénée entre scientifiques, politiques et médias. Qui sera le premier à annoncer la bonne nouvelle ? Et c’est ainsi qu’on ignore la bonne méthodologie clinique, étape après étape, rigoureusement standardisée sur le plan méthodologique, encadré sur le plan juridique et surveillé sur le plan éthique.

L’essai randomisé contrôlé est un protocole expérimental de recherche clinique comparant un groupe « expérimental » testant une nouvelle thérapie ou une nouvelle action de prévention santé et un groupe dit « contrôle » qui est traité selon les recommandations standards (soins courants ou en usage). 

2 – Illustration par un exemple concret de la randomisation.

Méthodologie DE ESSAI CLINIQUE RANDOMISE
CRITÈRES D'ELIGIBILITE POUR ENTRER DANS L’ESSAI OPERA
MALADES RÉPONDANTS AUX CRITÈRES DE SÉLECTION
RANDOMISATION
RADIOCHIMIOTHERAPIE POUR LES 2 GROUPES

3 – Illustration d’un essai clinique sur le traitement du cancer du rectum avec OPERA

Professeur Angelita Habr-Gama

L’inspiration vient du Brésil : Le Professeur Angelita Habr-Gama, grande dame de la chirurgie, délivre un message : est-il possible de ne pas opérer un cancer du bas rectum ? Ne réaliser qu’une radiochimiothérapie et attendre… Attendre que le temps passe pour que la tumeur fonde. On pourrait tenter de résumer sa démarche tout simplement : pas de chirurgie systématique, mais toujours avoir comme objectif la sauvegarde l’organe atteint. Avec son expérience sur 214 malades en 7 ans, le Professeur Habr-Gama constate que le taux de sauvegarde du rectum est de 40 %. Cette attitude révolutionnaire a ébranlé la chirurgie et les oncologues du monde entier.

Professeur Gérard

Devant ces résultats le Professeur Gérard a eu l’initiative de créer : un essai clinique européen randomisé comparant 2 techniques différentes chez des patients ayant une tumeur maligne du rectum stade identique :
Le groupe dit « contrôle » a reçu 6 semaines de radiochimiothérapie selon le protocole du professeur Habr Gama.
Le groupe dit « Expérimental » a reçu 5 semaines de radiochimiothérapie plus 3 séances de radiothérapie de contact avec l’appareil Papillon+®.
Cette étude expérimentale a pour but de tester l’hypothèse de la sauvegarde de l’organe dans 70 % des traitements. Cet essai a démarré en 2015 avec le nom attractif : O.P.E.R.A. dont le développent signifie Organ Preservation Early Rectal Adenocarcinoma :
Organ : Organe
Préservation : Sauvegarde
Early : Tumeur précoce
Rectal : Rectum
Adenocarcinoma : Adénocarcinomes (Un adénocarcinome est une tumeur maligne du rectum)

4 – Les pays participants à cette étude européenne

Les pays participants à cette étude européenne. a France,Le Royaume-Uni, La Suisse

La France, le Royaume-Uni, la Suisse ont inclus 142 malades dans cet essai.

5 – La phase d’analyse des résultats  

Elle a commencé après sept années de travail et de recherche. C’est le moment le plus important et le plus attendu, car, soit les résultats avec la nouvelle méthode sont supérieurs à ceux obtenus par le traitement classique et c’est la récompense suprême de l’avancée de la médecine, soit c’est l’inverse et l’amertume et la déception seront au rendez-vous. Mais, c’est à ce prix que la science se développe et fait des progrès pour l’humanité.
Encore un peu de patience, les conclusions seront connues dans quelques mois et les lecteurs de notre blog seront parmi les premiers avisés.

Merci au Professeur Jean-Pierre GERARD pour ses informations, conseils judicieux et pertinents qui nous ont permis d’écrire cet article.

Paul et Raydo Obadia juin 2020

Si ce n’est pas déjà fait, merci de confirmer votre abonnement à titre gracieux: https://app.mailjet.com/widget/iframe/3pMU/bQu